Dominique Béthune collectionneur de Playmobil
Zoom sur uncollectionneur fou de Playmobil...
Comment Dominique Béthune est devenu collectionneur de Playmobil ?
Petit, Dominique Béthune jouait bien entendu aux Playmobil jusqu'à l'adolescence, ensuite il les a relégué au grenier pour s'adonner aux prémices des jeux vidéos. C'est sa fille Alizée, qui lorsqu'elle avait 5 ans, l'a fait retombé amoureux de la petite figurine de 7,5 cm. Depuis 14 ans, ce collectionneur amasse des milliers de figurines Playmobil d'univers différents.
Plus jeune, Dominique Béthune confie avoir rêver devant les catalogues de noël et tout particulièrement les pages présentant les gammes Playmobil : cowboys, pirates... Il en faisait de longues listes pour les commander au Père Noël. Légèrement frustré de n'avoir pas eu les boites qui le faisaient le plus rêver, c'est devenu adulte, qu'il a cherché à les obtenir.
Revanche sur la vie, ou bien retour en enfance, peu importe, il en a fait une partie de plaisir. En quelques années, il s'est acheté la quasi totalité de tout ce qu'il avait voulu avoir petit... et même bien plus. ! Il ne s'est pas arrêté là et s'est alors lancé dans une passion dévorante et passionnante.
Très vite, Dominique Béthune a participé à des expositions de passsionnés de Playmobil en tant que dioramiste. Il exposait ainsi une partie de sa collection en réalisant des maquettes représentant un univers, un thème ou une scène de film. Depuis ses débuts, il en a réalisé des centaines pendant 14 ans lors d'expositions dans toute la France...
Aujourd'hui Dominique Béthune utilse sa passion comme une véritable activité professionnelle. Toute l'année il propose des expositions dans des musées, châteaux et lieux culturels. Son imposante collection représente 400m2 de stockage, dont une grande partie est consacrée à la reproduction de scènes historiques.
Remontons le temps dans cette passion pour le Playmobil
?Le 22 octobre 1976, j'étais opéré de l'appendicite à l'âge de 4 ans et demi. Comme la plupart des enfants, être séparé de ses parents pour demeurer seul au sein d'un hôpital a été une expérience un peu difficile... Pour me consoler, mes parents m'ont bien entendu offert de petits cadeaux lors de leurs visites.Je me souviens très bien avoir reçu pour la toute première fois des figurines articulées. Il y en avait de deux sortes : la première était de couleur bleue et l'autre rouge. J'avais donc reçu mon tout premier Klicky et mon premier Playbig. Le doute plane sur l'identité de la première figurine Playmobil que j'ai eu, mais il semble qu'il s'agissait du cowboy 3342. En ce qui concerne le Playbig, il s'agissait d'un patineur avec sa valise. Très vite, j'ai fait mon choix. Le Playbig avec son trou sur la tête pour y recevoir un chapeau me plaisait beaucoup moins.
Dans la famille, j'étais le petit dernier, mon frère et ma soeur étaient bien plus âgés que moi et avaient également joué avec des produits issus des usines Geobra, avant qu'elles ne fabriquent des figurines Playmobil. Ma soeur avait par exemple une caisse enregistreuse Geobra qui lui permettait de jouer à la marchande. Mon frère avait eu un petit avion en plastique de la marque, qui se propulsait à l'aide d'un élastique, ainsi qu'un paquebot en plastique "soufflé". Geobra était donc rentré dans la famille bien avant moi et avec ma propre naissance, Playmobil allait perduré jusqu'au moins la prochaine génération...
À noël 1976, je recevais à nouveau des figurines Playmobil sur les thèmes du western et du moyen-âge. C'est sur ces thèmes que j'allais concentrer le reste de ma "collection", tout en faisant quelques exceptions comme en 1980 avec le camion de la poste reçu pour noël.
En 1977, j'enménagais dans un pavillon, m'accordant alors un peu plus de place. Pour noël 1977 je reçois un fort pour mes soldats nordistes. A ma grande déception, il ne s'agissait pas du fort de chez Playmobil, mais d'un fort en bois. A l'époque cela a été une très grosse déception car je preférais la version plastique, plus petite, mais officielle de chez Playmobil. Sur la photo ci-contre je posais à côté de mon fort avec le peu de soldats que j'avais à l'époque.
Il s'agit du Fort Red River vendu dans le catalogue LaRedoute de 1977- Voir l'article qui lui est consacré sur mon blog : Fort Red River.
En 1981, ma petite ville western s'était un peu étendue avec la banque, la maison bleue et celle du Shérif. Avec des copains du quartier, je passais des heures à jouer avec mes figurines en inventant mille et une histoires où différents mondes se cottoyaient. A l'époque, comme la photo ci-contre l'illustre, celà ne me posait aucun problème d'intégrer une maison médiévale dans une ville western... Peut être qu'à cette époque, déjà naissait en moi l'idée de mélanger les éléments et ne pas forcément suivre les règles établies.
A cette époque la marque n'était pas aussi répandue et la gamme n'était commercialisé que par les petites boutiques de jouets et quelques rares supermarchés de l'époque. Il n'était donc pas très facile de trouver les nouveautés. Chaque année, j'attendais avec impatience la période de noël pour découvrir les catalogues de jouets et les nouvelles gammes disponibles. Je me souviens qu'à cette époque, il y avait encore pas mal de boutiques de jouets non loin de chez moi et ils avaient tous des boîtes bleues dans leurs rayons. Au début des années 80, un grand supermarché s'est installé à quelques km de chez moi. Il s'agissait de Cora Ermont. A noël, ce magasin avait sans doute le plus grand rayon de Playmobil du coin. Je me souviens avoir pris le train de banlieue avec ma mère et ma grand-mère pour y acheter une des boites que je convoitais le plus à l'époque : la maison du Shérif. Je me souviens encore de la sensation d'excitation dans laquelle j'étais au retour, dans le wagon, avec sur mes genoux, la fameuse boite...
A l'époque, internet n'existait pas mais la vente par correspondance était déjà présente via les catalogues de 3 Suisses et La Redoute. Je me souviens que mes parents commandaient parfois des Playmobil sur ces catalogues. Une de mes frustrations de l'époque avait été de ne pas recevoir la diligence rouge Playmobil pour un noël, car elle était en rupture de stock et La Redoute avait annulé la commande de mes parents... Il y avait également de très belles pages de publicité qui étaient publiées dans certains magasines. J'étais abonné à Pif Gadget et très souvent, il y avait de belles pages complètes sur les nouvelles gammes Playmobil où de belles mises en scènes étaient proposées sous forme de dioramas. Peut être que cela m'avait déjà tapé dans l'oeil. Je ne me doutais pas, que des dizaines d'années plus tard, je prendrai un plaisir fou à en réaliser moi-même pour les exposer et les partager avec le public.
J'ai également vécu l'époque des Playmobil Color qui était sortis pendant cette période et j'ai eu moi aussi quelques boîtes et la fameuse pochette de feutres. Lorsque je regarde aujourd'hui les Playmobil Color de ma jeunesse, je me rend compte à quel point, ce n'était vraiment pas quelque chose d'adapté pour moi... Quel désastre ! Les seules belles pièces qui subsitent ont été coloriées à l'époque par ma grande soeur. Cette gamme n'a pas fait long feu. Avec un peu de recul, cela peut se comprendre. Il était un peu avant-gardiste à l'époque, de vendre des jouets qui étaient destinés à être gribouillés par de jeunes enfants... Aujourd'hui il existe moultes jouets qui sont destinés à être customisés à l'aide de feutres et peintures. A l'époque, sans doute que Playmobil avait misé sur quelque chose qui n'était pas encore approprié aux moeurs. Plus de publicités à découvrir dans mon blog : Pub 78-82.
La "folie" des Playmobil s'est ensuite estompée laissant plus de place au modélisme et tout spécialement aux maquettes 1/72ème sur la période de la seconde guerre mondiale, puis celle du second empire. J'ai donc relégué mes Playmobil au grenier.
En 1983, la sortie du film "Retour du Jedi" au cinéma, m'a détourné vers la collection de figurines Kenner de l'univers de StarWars.
Ensuite ce fût l'entrée au collège et l'abandon de tous mes jouets pour une passion éphémère pour les jeux de rôles qui devenaient un phénomène de mode, type Donjons & Dragons.
Les années passèrent et à l'âge adulte, je me suis passionné pour la Cox de chez VW. Je ne pouvais en avoir une vraie, alors je me suis mis à collectionner les modèles réduits de cox et de combi de la marque. Je ne me limitais pas au 1/43ème et achetais de manière compulsive un peu de toutes les échelles. Avec plus de 400 ou 500 modèles, l'envie s'est estompée au fur et à mesure. Je parcourais les vides-grenier pour élargir ma collection tout en croisant de temps à autres des Playmobil que je regardais amusé mais sans aucune arrière pensée.
Devenu l'heureux Papa d'une petite fille, j'ai commencé à lui acheter des jouets à gogo. J'ai commencé par les Little People, puis les poupées Barbie et Simba. J'achetais de manière effréné sans me rendre compte qu'elle ne jouait pas trop avec ces jouets. Elle préférait passer du temps à dessiner et à s'épanouir dans des activités créatives. Fan de jouets, je l'emmenais dans les rayons des magasins spécialisés. Elle ne réclamait rien. Un jour, pourtant, elle a posé son dévolu sur une boite de Playmobil et ne voulait plus la remettre en rayon. Je lui ai donc acheté cette fameuse boite qui était le magasin de fleur "Flora". De retour à la maison, elle a joué avec cette boite très longuement. Je lui ai donc acheté les boites complémentaires.
Je me suis ensuite vite pris au jeu... et j'ai souhaité m'acheter quelques boites Playmobil qui me faisaient réver étant enfant mais que malheureusement je n'avais pas eu : bateau pirate, avion biplan, maisons western, etc... Très vite j'ai commencé à acheté de manière totalement compulsive. Presque tous les jours je recevais un colis. Depuis cette date je continue à acheter, presque tous les jours !
Depuis, ma fille Alizée a bien grandie et ne joue plus au Playmobil, mais son papa oui ! J'ai fait de ma passion pour ces jouets un véritable métier. Aujourd'hui j'utilise les 400m2 de stock pour réaliser des expositions à travers la France et la Belgique.
Visiteurs et journalistes me demandent souvent combien de Playmobil je possède. Je ne le sais pas et n'ai jamais pris le temps de les compter, mais cette collection représente sans aucun doute l'une des plus importante concernant l'histoire : romains, moyen-âge, 1er et 2nd Empire... Non je ne suis pas le plus grand collectionneur de Playmobil de France, il y en a beaucoup. Le plus grand collectionneur de Playmobil de France et certainement du monde également est incontestablement mon ami Jean-Michel Leuillier !
L'immense collection me permet aujourd'hui de proposer différentes expositions en même temps sur des thèmes totalement différents allant des fées aux peintres impressionistes... Le record a été atteint en 2021 avec 6 expositions en même temps à travers la France et la Belgique !